DIALOGUE
ET ELECTION EN RDC
A cet effet, les congolais dans sa grande majorité, ont fait le choix de la
démocratie, un système de gouvernance qui a ses exigences parmi
lesquelles: l’organisation régulière des élections.
Lorsque le
processus électoral est en danger, c’est la démocratie qui est en péril.
Ainsi,
quant à l’ordonnance du Président de la République, le dialogue devra porter,
essentiellement sur l’organisation d’un processus électoral apaisé, complet,
inclusif et crédible conforme aux standards internationaux. Cette ordonnance a
soulevé un tollé dans plusieurs quartiers généraux des partis et
regroupements politiques; d’où les camps «pro-dialogue» et
« anti-dialogue ».
Qu’à cela
ne tienne, la grande question que nous devons nous poser est de savoir si le
dialogue est une condition sine qua none de l’organisation des élections tel
qu’exprimé dans l’ordonnance présidentielle.
A notre
humble avis, la problématique se situe à deux niveaux à savoir : politique
et technique.
·
Sur le plan politique, les
institutions de la République, compte tenu des contraintes des guerres à
répétition à l’Est du pays, se trouve dans l’impossibilité d’organiser les
différentes échéances électorales prévues. Aussi présentement, comme nous avançons
vers la fin du mandat constitutionnel du chef de l’Etat, ces institutions
cherchent-elles des voies et moyens capables de garantir les prochains processus
électoraux, crédibles et apaisés pour ne pas tomber dans un
désordre inattendu pouvant nous ramener à un cycle de violences, de pillages et
des guerres. Devant ces équations, la Communauté
internationale, à travers l’accord cadre d’Addis-Abeba de 2013 ainsi que les
résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, avait préconisé un dialogue entre
les parties prenantes pour la recherche d’un consensus autour du processus électoral. Ici encore,
les politiciens congolais ont tergiversé. Ce manque de volonté politique nous
amène à l’état actuel des choses où un compromis politique est inévitable.
En politique, l’éthique constitue une force importante
qui garantit les chances de succès en démocratie. Cette éthique impose à chacun
des acteurs politiques d’intérioriser et de vivre en actes les exigences
morales et humaines d’un citoyen engagé à défendre les valeurs démocratiques.
Car, sans éthique politique, le politicien est faible et inefficace d’où son
impréparation à l’apprentissage des techniques et méthodes de conquêtes et
d’exercice du pouvoir.
·
Sur le plan technique,
organiser onze scrutins dans une année est impossible. La commission électorale
indépendante (CENI) soulève une kyrielle de contraintes impératives relatives à
l’organisation des élections pour cette année. La CENI est devenue spectateur
de la querelle des politiciens.
Devant
cette impasse, le consensus recherché semble difficile à obtenir dès lors que
l’opposition, hormis l’UDPS et ses alliés, refuse de se mettre au tour d’une
table avec la majorité. Chaque camp tient l'autre responsable des contraintes actuelles de
la non organisation des élections selon le calendrier global publié par la
CENI. Il est donc temps de choisir le meilleur scenario pour sauver la démocratie en
péril et sauvegarder les acquis de la stabilité économique de la RD Congo. En effet, dans cette perspective, le peuple est une équation à plusieurs inconnus car imprévisible
sera sa réaction, le cas du Burkina Faso faisant légion.
Au vu
de ce qui précède, nous, femmes combattantes éprise de paix durable dans notre cher et beau pays, avons rencontré en sa
personne, l’envoyé spécial de l’Union africaine commis à la facilitation du Dialogue M. Edem KODJO. Nous lui avons apporté
quelques résolutions utiles notamment: la sécurisation des
élections pour tous, la garantie de la transparence électorale,
l’évaluation du processus électoral, le statut du candidat perdant aux
élections présidentielles, les modalités de vote en faveur des
femmes, le vote des congolais de l’étranger, l’adoption d’un
calendrier électoral consensuel. En outre, nous avons exigé la prise en compte de la composante femme au Dialogue national (de la commission préparatoire aux travaux proprement dits) comme lors des
récentes consultations initiées par le Chef de l’Etat et aux Concertations
nationales. Enfin nous avons
décidé de porter haut et fort un message de paix et de concorde national à toutes les
parties prenantes à l’organisation des élections démocratiques dans notre
pays.
Par Solange Nyenyezi M. AMISI
Par Solange Nyenyezi M. AMISI
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